Libérer les énergies positives !
Mobiliser tous les gisements d’économie d’énergie par la sobriété, développer l’efficacité énergétique et la production d’énergies renouvelables, c’est tout à fait possible.
Exemples avec les Territoires à énergie positive, qui préfigurent ce que pourrait être la transition énergétique dans les territoires ruraux.
Voir la vidéo du Mené (10′) sur http://transitionenergetique.org/liberer-les-energies-positives/
- Le Mené (6 500 habitants), Montdidier (6 500 habitants), Tramayes (1 000 habitants), la communauté de communes du Val d’Ille dans le périurbain rennais (20 000 habitants, Ille-et-Vilaine), le Pays Thouarsais qui compte trois communautés de communes pour un total de 40 000 habitants dans les Deux-Sèvres ou encore la Biovallée (Drôme).
- Tous ces territoires visent à réduire leurs besoins d’énergie au maximum et à les couvrir par les énergies renouvelables locales, suivant le principe des bâtiments à énergie positive.
Ils appliquent à la lettre les trois principes de la démarche négaWatt : sobriété énergétique, efficacité énergétique et énergies renouvelables. Et cela marche !
Les territoires ruraux sont ceux qui ont le plus de potentiel énergétique, beaucoup de foncier, beaucoup de ressources, et aussi une moindre consommation puisqu’ils ont peu d’habitants, explique Yannick Régnier.
En dessous de 75 hab/km2 environ, tout territoire peut raisonnablement envisager devenir un territoire à énergie positive.
A leur manière, ils inscrivent la question de l’énergie au cœur d’un engagement politique, stratégique et systémique en faveur du développement durable du territoire. De fait, ils prônent la réappropriation par l’ensemble des citoyens, élus, acteurs économiques des questions d’énergie, et travaillent à les associer dans la prise de décision publique et dans la réalisation des actions chacun à son niveau pour créer une véritable dynamique territoriale.
Parmi les bénéfices attendus, la mise en œuvre d’une politique locale de l’énergie apporte par exemple des pistes pour la prévention de la précarité énergétique. Le cas de la politique menée par la Ville de Montdidier est riche d’enseignements.
Face au constat que les bâtiments du territoire sont des passoires énergétiques et que les revenus des habitants sont bas, la ville s’est posée la question de l’accompagnement de ses habitants pour leur permettre de maintenir leur habitat.
Elle a trouvé une partie de la réponse dans sa régie municipale de distribution et de production d’énergies, et en particulier son parc éolien public inauguré en 2008. Les bénéfices générés par la production éolienne sont estimés à environ 120.000€ les cinq premières années, puis 400.000€ les dix suivantes, et répartis en trois tiers, dont un bénéficiant à la commune pour sa politique de réhabilitation des écoles et logements locatifs sociaux, et un autre pour financer des chèques « énergie » aux habitants. Si les chèques sont modestes, un accord avec les distributeurs locaux (lampes basse consommation, économiseurs d’eau) et un travail pérenne de pédagogie à travers le bulletin municipal démultiplient les résultats. Une aide de 40%, dont 20% de la ville, est proposée pour l’achat d’un vélo électrique. Par la suite, l’acquisition d’appareils électroménagers performants, voir de véhicules électriques, sera aussi aidée.
Montdidier couvre 50% de la consommation d’électricité de son territoire avec ses quatre éoliennes. Aujourd’hui, les habitants sollicitent la maire : « pourquoi n’ajoute-t-on pas quelques éoliennes pour arriver au moins à 100% ? ».
Ce souhait sera exaucé: Montdidier vise l’autonomie énergétique globale de son territoire en 2030.