Législatives 2022

Le collectif marche climat87 a rencontré les candidates et candidats. Voici l’analyse de ces rencontres.

COMMUNIQUE
Dans le cadre des élections législatives 2022, le Collectif Marche pour le Climat 87 a sollicité
l’ensemble des 27 candidats dans les 3 circonscriptions de la Haute-Vienne.
Sur l’objectif
L’objectif était de les écouter sur l’importance qu’ils accordent au phénomène du changement
climatique, sur les conséquences du réchauffement qu’ils craignent le plus et sur les mesures
qu’ils souhaitent mettre en place ou qu’ils sont prêts à soutenir, s’ils sont élus, pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre et adapter la société au climat de demain.
Lors des entretiens, un questionnaire construit à partir des propositions de la Convention
Citoyenne pour le Climat leur a été soumis.
Sur la participation
Le Collectif a rencontré 11 candidats qui ont pu répondre ainsi de vive voix au questionnaire.
Parmi ceux qui n’ont pas pu se libérer, 5 ont rempli le questionnaire par internet (dans ce cas,
il est plus difficile d’apprécier la maîtrise personnelle du candidat). Une unique réponse écrite
a été donnée par les trois représentants d’un même parti. 9 candidats n’ont pas répondu au
questionnaire.
Il est à noter que le Collectif a rencontré tous les candidats présentés par des partis ayant des
sièges à l’Assemblée Nationale sortante.
Sur les enjeux
Dans l’ensemble, à une ou deux exceptions près, tous ont pris conscience de la question
climatique. Cependant, on constate de fortes disparités dans la compréhension des
mécanismes comme des enjeux qui en découlent. La notion d’urgence n’est pas toujours
correctement perçue.
Seule une candidate a été en mesure, lors de son entretien, de définir les ordres de grandeurs
concernant les activités les plus émettrices et les aspects énergétiques avec un complément
sur les scénarios de transition.
Sur l’impact en Limousin
Concernant les conséquences du dérèglement climatique pour notre région, la plupart des
candidats ont cité la sécheresse (souvent en lien avec l’agriculture). Très peu ont évoqué
l’augmentation des vagues de chaleur (en fréquence, en durée et en intensité), aucun n’a
signalé les risques d’incendies de forêts. Cela fait pourtant partie des éléments présents dans
le résumé à l’attention des décideurs du groupe 2 du GIEC1, ainsi que dans le rapport
Acclimaterra2 évoquant entre autres les conséquences à l’échelle de la Nouvelle Aquitaine.
Ces lacunes se traduisent notamment dans l’absence de connaissance des scénarios de
transition pour plus de 3/4 des candidats. Si les scénarios de l’ADEME (Transitions 2050), de
RTE, de Négawatt ou du Shift Project évoquent quelque chose pour certains d’entre eux, il n’y
a pas de connaissances très claires du contenu de ceux-ci.
Sur l’aspect politique
De fait, la traduction politique est encore très modeste dans la mise en oeuvre des mesures
proposées de réduction des émissions de gaz à effet de serre. On note des décalages
significatifs entre les professions de foi et le contenu des entretiens. Les notions d’adaptation
et d’atténuation sont encore marginales dans les discours. L’articulation entre celles-ci est peu
structurée.
La plupart des candidats pensent qu’il est possible de décarboner l’économie sans réduire la
consommation de biens, de produits et de services. En conséquence, la sobriété n’apparaît que
rarement dans les propositions alors que souvent les solutions technologiques sont d’emblée
citées. Il s’agit pourtant d’un levier clé repris par le GIEC dans son rapport du groupe 33.
En conclusion,
Le Collectif Marche pour le climat 87 souligne la maîtrise très partielle du sujet climatique chez
la grande majorité des candidats, aussi bien dans les ordres de grandeur sur la consommation,
que pour les notions énergétiques (la plupart confondent électricité et énergie), les
mécanismes du changement climatique ou encore la hiérarchisation des solutions à mettre
oeuvre. La méconnaissance de ces sujets, fait apparaître parfois des contradictions entre les
mesures concrètes proposées et les idées générales. La nécessité d’avoir un langage de vérité
envers le grand public et de former les citoyens aux enjeux climatiques et leurs conséquences
est loin d’être partagée par le plus grand nombre.
Il apparaît inconcevable à l’heure actuelle, que les futurs élus ne soient pas eux-mêmes
formés à ces sujets.
Le Collectif Marche pour le Climat 87 estime indispensable qu’une formation climatique
obligatoire soit dispensée dès le début de la mandature, comme l’avait demandé un
collectif4 d’acteurs de la transition en proposant une formation de 20h pour l’ensemble du
gouvernement.



Le Collectif Marche pour le Climat 87 regroupe de façon informelle des citoyens et des citoyennes de
tous âges préoccupés par la dégradation du climat et décidés à agir. Il est ouvert à toutes les
personnes humanistes, pacifistes, démocrates et bienveillantes. Il n’est rattaché à aucun mouvement
politique, syndical ou religieux ni à aucune entreprise privée. Il est non-partisan.


Internet :
Site : www.collectifmarcheclimat87.fr
Facebook : https://www.facebook.com/marchepourleclimatlimoges